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Chez les Kiwis

27 novembre 2012

Chez les Kiwis 2013

Un an en Nouvelle-Zélande ! C'est l'aventure de notre année 2013 ! Ainsi soit-il : départ le 7 Janvier 2013 et retour indéterminé mais avec en poche un Visa Working Holidays d'une durée d'un an. Un blog pour la famille, les amis, les connaissances, les...
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11 octobre 2013

Déluges, Printemps et "caractère kiwi"

Première chose, le temps …

Ici comme sûrement partout ailleurs dans le monde, la « populasse » parle du temps, inlassablement, se demandant de quoi demain sera fait. Pluie ou soleil ? Vent ou calme ? Eclaircies ou cumulus ? Heure de la marée ? D’un côté il y a ceux qui, intrépides, vivent au jour le jour : « je verrais bien demain matin ce qu’il en est ». Et puis il y a ceux qui déblatèrent tout un tas d’informations concluantes ou pas : « j’ai entendu que ça se rafraîchissait, avec un peu de pluie », « ah, moi j’ai vu à la télé qu’ils annonçaient beau jusqu’à dimanche ». Mais peut-importe que l’on en parle ou pas, le temps fait bien ce qu’il veut et ne nous sourit pas ici ces derniers jours.

Vent féroce du matin au soir, pluie en crachins et averses réparties de manière mélodieuse sur toute la journée, refroidissement des températures et orages parfois. Difficile de mettre un pied dehors avec tout ça n’est-il pas ?

Les kiwis eux sont plutôt courageux. S’il est une chose qu’il faut leur reconnaître en premier lieu : c’est qu’ils sont sportifs et un peuple du « dehors ». Ils aiment à s’appeler « fits » (pour signifier l’adjectif « sportifs »). Et c’est vrai, ils sont tout le temps dehors à faire quelque chose ou à marcher quelque part. Et ce même avec un temps pourri !

Le style vestimentaire typique pour un homme est des chaussures de sécurité avec d’énormes chaussettes en mérinos, puis short court, et enfin tee-shirt ou débardeur. Cette loi du vêtement s’applique aussi bien été / hiver que chaud / froid ! Les femmes quant à elles portent souvent des leggins. Il est plutôt rare de ne pas croiser (et cela même dans le trou du « bip » du monde) un joggeur ou marcheur ou vététiste, etc.

 

Au boulot nous commençons à vraiment nous intégrer. Nous avons toujours été très bien accueillis et traités, mais les discussions et le fait de travailler ensemble depuis longtemps maintenant  nous rapproche mieux encore ! Tout le monde commence par se dire bonjour dans la salle d’équipement où chacun passe obligatoirement pour enfiler la tenue hygiénique intégrale comprenant blouse, bottes, charlotte et tout le tralala car « on ne rigole pas avec la propreté ! ». Puis chacun vaque à ses occupations, différentes tâches et travaux toutes et tous dédiés au même but : « Madame Palourde ». Tandis que sur l’horloge de cantine pendue seule au mur défilent les heures, petits ouvriers tout de blanc vêtus que nous sommes faisons en sorte de mettre Dame Palourde à son meilleur avantage pour qu’elle soit envoyée vers d’autres horizons. Les vivantes atteignent en majorité les Etats-Unis ou Londres et le Japon, les cuites puis congelées rejoignent pour la plupart l’Asie où Taïwan, Singapour et autre Thaïlande se les arrachent.

Le temps d’un week-end le Printemps à fait son œuvre : des centaines de petits animaux ont vu le jour. Des mini Shellducks, mini canards en tout genre, mini Pukekos, mini cignes noirs se laissent observer depuis le week-end dernier.

Les petits Pukekos, dont les parents semblables à des poules bleues courent comment des tyrannosaures, se font un jeu d’essayer de se faire écraser sur la route. Ainsi la partie s’est installée et pour l’instant nous ne comptons aucun mort dans l’équipe « Pukekos ». On espère qu’il en reste ainsi !

Tant qu’on parle de petits, parlons un peu de Pipoune, notre agneau domestique nommé après un fromage de brebis. Récupéré à quelques jours d’âge, il était tout fébrile, maigre, ne voulant pas téter, pâte semi-cassée, trop frêle pour tenir une nuit dehors. Après plusieurs semaines d’une vie d’enfant gâté le voilà gros comme un ballon, engloutissant son biberon à la vitesse de la lame de Zorro, s’essayant à la joie d’une course folle dans l’herbe à la manière « Petite Maison dans la Prairie ». C’est à ne plus le reconnaître ! Juste avant de quitter la maison où nous étions il commençait à nous échauffer les oreilles avec ses bêlements intempestifs, mais maintenant que nous avons changé de place, on a juste à aller le voir matin et soir pour son « bib » et le faire courir de temps en temps.

N’ayant pas sa mère pour lui apprendre, il teste donc seul ce qu’il faut (ou pas) manger. Ainsi avec Marie nous nous disions : « faudrait pas trop qu’il bouffe de la potentille, rumex, trèfle, … » qui peuvent causer problèmes. Pipoune mange quasiment de tout sauf de l’herbe normale ! Il se porte pourtant comme un charme !

 

Autre observation sur les néozélandais : ils sont chauvins comme rare ! Qui l’aurait cru ?!

La première question que vous pose un kiwi quand il vous rencontre (et ce avant même de savoir votre nom ou votre provenance) est : « do you like New Zealand, it’s beautiful isn’t it ? » (Aimez-vous la Nouvelle-Zélande, c’est beau n’est-ce pas ?). Ils aiment qu’on leur dise que leur pays est beau, le meilleur. Ils sont aussi fiers de dire : pourquoi voyager ailleurs alors qu’on a le meilleur pays au monde ? On essaie de répondre qu’il faudrait avoir vu le monde entier avant de pouvoir juger de ça, mais pour eux il n’y a pas d’autre alternative envisageable !! On leur dit alors qu’on a été parfois déçus par la façon qu’a le pays de protéger leur nature, mais rien n’y fait ! C’est plutôt rigolo à voir et à entendre, on a trouvé de la concurrence aux Bretons et Basques.

Mais par-dessus tout ça une grosse couche de gentillesse, d’hospitalité et de sens du partage les rend très attachants !

Trish et Mike, dont nous gardons la maison, ont un chien et un chat. Ceux-ci coopèrent la plupart du temps, s’offrant quand-même parfois une petite bataille ou deux. L’un (le chien) est gâté, coucouné, nourri plus qu’il n’en faut, aimé comme un enfant. L’autre (le chat) est mis à l’écart, indépendant, peu câliné et discret. Mais, le problème est que Marie et moi préférons les chats, ainsi depuis notre installation ici, l’attention s’est renversée. Le chat jouit de câlins et d’attention tandis que le chien désespère qu’on s’occupe plus de lui. Pourtant nous le faisons souvent marcher, jouer un peu et tout, mais cela ne semble pas suffire en comparaison avec ce qu’il reçoit d’ordinaire ! Il sera heureux de retrouver ses propriétaires dans un peu plus d’une semaine. C’est un bulldog, dont la caractéristique est que les traits du visage ne permettent jamais de savoir s’il est content ou non !!! Quant à la petite chatte nommée « Jazz », elle ne nous a pas encore porté malheur bien qu’elle soit habillée d’une robe noire intégrale.

 

Pour résister à ces temps de pluies, nous entrainons notre anglais en dévalisant la collection excellente de DVD qu’ont Trish et Mike !

3 octobre 2013

Suite et fin des Vacances au Nord + Golden Bay

(Suite et fin des vacances dans l’île du nord) :

Départ de la Bay of Islands sous la pluie pour la réserve de Kauris, côté ouest de l’île près de l’estuaire d’Opononui.

Le Kauri est un conifère qui, quand il grandit, développe un tronc extraordinairement large et massif. Tane Mahuta, le Kauri sacré jonction entre la Terre et le Ciel,  a par exemple une circonférence de tronc de 16 mètres !! Il a d’ailleurs inspiré l’Arbre Maison du film Avatar (tourné en Nouvelle-Zélande) ! C’est selon les maoris le seigneur de la forêt. On retrouve quelques populations de Kauris dans l’île du Nord mais je ne crois pas qu’il y en ait dans l’île du Sud.

Waipoua Forest compte une forte densité en Kauris, ce qui est rare, mais certains sont remarquables par leur système de croissance ou leur forme. Par exemple « the Four Sisters » où 4 troncs poussent côte à côte formant un carré vertical levé vers le ciel, ou encore « The Father of the Forest » (second plus gros) qui est tellement imposant qu’on en reste ébahi et admiratif !

Cette essence d’arbre est d’autant plus précieuse qu’elle constitue un héritage botanique (espèce endémique rare) ainsi qu’un héritage culturel pour les tribus maori. Il y a des milliers d’années, lors d’inondations très importantes ou catastrophes climatiques, des troncs de Kauris (dont les racines nourricières sont fragiles) ont été emportés puis enterrés dans des zones de lacs, plages, tourbières ou marais. Aujourd’hui et depuis des décennies certains de ces troncs sont découverts et représentent une source économique car on en tire de la « gum » dont on fait un genre d’ambre, et des ustensiles et récipients avec ce bois vieux de dizaines de milliers d’années. Comme à la première fois où nous en avions croisé, il faut laver avec précaution ses chaussures de marche par lesquels des virus peuvent être transportés et tuer les Kauris par les racines.

Nous avons par la suite viré de bord à nouveau pour rejoindre l’Est de l’île à Manghawai Heads. Les paysages de dunes et d’estuaires y sont jolis, mais la pluie incessante ne nous a pas laissé le temps de beaucoup plus découvrir le coin. Le lendemain le temps n’était pas trop mauvais alors nous avons commencé à descendre le long de la côte jusqu’à Goat Island Marine Reserve où une surprise nous attendait. C’est un petit coin de paradis aux eaux semblables à un lagon et de bush environnant. Juste en face du petit parking une colonie de cormorans niche dans les Kanukau qui commencent à fleurir rouge ! Sympa à observer !

Et là un cri m’interpelle : c’est Marie qui toute enjouée a vu des dauphins en bas près de la plage ! En effet un groupe de gens semblent observer l’eau juste devant eux … Un groupe de 6 dauphins venait jouer avec des plongeurs et tourner autour d’un bateau touristique !!! Pendant au moins une bonne heure les dauphins ont fait le spectacle à quelques mètres à peine de nous ! C’était génial : leur souffle de respiration qui soulève un filet d’eau, leurs jeux, leur façon douce de nager puis remonter régulièrement à la surface, puis comme l’eau était bien claire on les voyait également évoluer sous l’eau quand ils passaient près ! C’était des Bottlenose Common Dolphins (comprenez « nez en bouteille » pour bottlenose !) au ventre clair et d’environ 3 à 4 mètres de long quand-même !!

 

Et puis le lendemain c’était déjà le retour à l’aéroport d’Auckland où il nous a fallu rendre notre voiture de location, se faire amener au terminal, jouer de malice pour passer le pesage des bagages à mains, puis nous étions dans le petit avion à hélices, prêts à décoller !

Quelques jours plus tard Bill et Linda nous ont quitté pour 5 semaines aux States (texas, californie, floride, puis route jusqu’au canada où ils retrouvent des gens qu’ils connaissent) : trop dure la vie …

Linda, avant de partir, disait à tout le monde à quel point elle n’avait pas envie de partir laissant son jardin, le chien, etc. La teneuse du petit café de Collingwood lui a dit : « si tu veux je prends ta place » : elle n’a pas tort ! Bref, nous restons dans notre maison et devons vérifier quelques trucs dans la leur comme arrosage de plantes et jardinage en plus de quelques travaux extérieurs comme faire des clôtures ou déraciner du genet scorpion (mon préféré ! …).

Marie a travaillé pendant une semaine avec Alystar (boss des palourdes) qui a, à côté des palourdes, une ferme de moutons. Ils ont donc travaillé à équeuter et « ébouler » (grammaticalement incorrect !) une ou deux centaines d’agneaux. Pendant ce temps, je bossais sur un chantier de rénovation : démolir pour reconstruire ! J’étais avec un vieux maçon bourru du coin dont un seul mot sortant de sa bouche mets dans ma tête 5 minutes à être décortiqué, pas facile !

Les dimanches et lundis nous avons toujours de quoi faire à l’usine de cockles ou on en apprend tous les jours, une riche expérience. 

Et puis quand la marée est bonne et que les conditions nous le permettent, on s’en va gaiement pêcher sur la plage, rêvant de Kahawai ou de Snapper … Il faut dire que ça fait deux mois que l’on y va régulièrement sans rien attraper ! On commençait à penser à une malédiction affectant notre réussite, mais il fallut attendre un beau jour de printemps pour nous récompenser !! Le Kawahai est en fait de la famille des truites mais est différent : c’est un poisson d’eau salée qui remonte la rivière à marée montante pour bouffer du whitebait (abondant en ce moment). Ainsi, à l’appât ou au « wobbler » on tente de l’attraper aux embouchures de rivières comme dans le lit d’eau fraîche.

Bref, la chance nous a enfin sourit et j’en ai sorti un beau ! Photo à l’appui comme les magazines dans le domaine !! Il faisait environ 60 centimètres et quelques kilos. On a tout de suite été voir Dave sans qui nous n’aurions jamais pêché de poisson car il nous a passé une de ses cannes et de bons conseils, et surtout parce qu’il sait bien comment lever les filets ! On en a tiré 7 filets de notre poisson !! On les a mangé fris au four avec juste de la chapelure et du jus de citron : « delicious ! ».

Puis un autre à suivi après le boulot nous y sommes retournés et j’en ai attrapé un d’une soixantaine de centimètres lui aussi : quel plaisir de manger du poisson frais qui vient directement du bout de sa ligne !

La saison du whitebait commence à rentrer dans son fort : des 4x4 partout le long des berges, des filets et attirails en tout genre disposés partout aussi. Ça nous fait penser aux champignons chez nous, personne ne dit son coin, personne n’en voit jamais (bizarre !) tandis qu’il y a des dizaines de voitures le long des routes. C’est ici la même chose mais avec ce petit alvin qui remonte le courant des rivières et qui coûte plus de cent dollars le kilo en début de saison ! Le frère de Dave avec qui j’ai travaillé un jour au chantier m’a dit d’un air très sérieux qu’ « avec le whitebait tu vois tes amis devenir des ennemis » ! Comme dis Raymond, le frère de Dave, « Il you loose one, you loose 5 bucks ! (si t’en perds un, tu perds 5 dollars !) ». Trevor, un agriculteur chez qui j’ai bossé, en a attrapé 5 kilos hier et 4 avant-hier !!

Nous avons aussi fait un peu de pâtisserie, notamment un essai de Pavlova : dessert national nommé en l’honneur d’une danseuse russe venue faire un gala en territoire kiwi le siècle dernier. Et sinon notre agneau domestique se porte bien, il boit à grandes goulées ses deux biberons par jour tout en s’essayant aux plaisirs de l’herbe fraîche, son ventre grossit à vue d’œil !!

Très récemment nous avons changé de maison et sommes maintenant en charge de la garde de la maison de Trish et Mike qui tiennent le lodge de luxe. Nous devons aussi garder leur chien qui ma fois est bien dressé donc pose peu de problèmes ! A part qu’il chasse les oiseaux sur la plage …

Le climat est au chaud bien que pluvieux ces derniers temps, favorisant la floraison d’arbres et fleurs du coin, le Printemps est déjà là !

24 août 2013

Bay Of Islands

Départ hier de Pukenui après 5 jours de calme et découvertes. Nous avons pris la direction de la Bay Of Islands (Ouest de l’île du nord, au nord d’Auckland). Juste avant d’arriver nous avons fait un arrêt à Haruru Falls, cascades à la force démente. Dommage qu’elle soit située en pleine ville !

La « Baie des Iles » est une baie (jusque-là tout va bien !) où de petits îlots et archipels se laissent flotter : la côte de la baie est découpée à la manière d’une feuille de chêne de centaines de criques rocheuses à l’eau turquoise et les îles de la baie regorgent de recoins secrets ainsi que de criques et plages également.

Nous dormons dans un camping dans un bungalow sympa avec douche, de quoi cuisiner et des lits. On est à 30 mètres à peine de la plage dans une crique : plutôt pas mal ! Le temps joue en plus en notre faveur depuis notre arrivée dans l’île du nord donc chaleur et soleil sont au rendez-vous ! Le camping est à mi-chemin entre Opua et Paihia, au cœur de la baie.

Région plutôt riche, la Bay Of Islands regorge de poissons et monde sous-marin exceptionnels, de dauphins et baleines, de marches côtières, de langoustes et moules … De quoi faire ! Ce matin nous avons pris la walkway à pied qui longe la côte jusqu’à Paihia où nous voulions prendre des renseignements. On devrait la nommer « Chemin des Tuis » à la place. On a jamais vu autant de Tuis (oiseaux endémiques) que ce matin, peut-être une cinquantaine en 1 heure. Leur chant atypique constitué de sons presque mécaniques est vraiment génial !

Une fois à Paihia, comme le temps n’était pas trop mauvais pour l’aprem et que l’anniversaire de Marie est demain, nous avons réservé une croisière de 3h pour découvrir toute la Bay Of Islands jusqu’au Cape Barret et son arche rocheuse avec en prime dauphins garantis (selon eux)!!!

Nous avons d’abord pris le ferry qui rejoint Russel, autre partie de la baie très proche en bateau mais très loin en voiture ! Là nous en avons appris un peu plus sur l’histoire locale : Russel fut pendant des décennies un port de baleiniers, puis c’est dans la Bay Of Islands que ce sont fait (selon les recherches historiques effectuées jusque-là) les premiers contacts entre maoris et colons. Russel est un petit village aux plages de graviers orange, à l’eau turquoise (commun ici !) avec des beaux arbres sur le port. Autour la côte est rocheuse et arbore de belles couleurs. Nous avons croisé un contrôleur de pêche qui vérifie les poissons pêchés dans la journée pour qu’il n’y ait pas d’abus. Le mec, avec qui on a discuté et qui habite dans la baie, nous a dit au fil de la conversation: « I live near a long beach, the most of the mornings the dolphins cross just over the sunset in the bay, i’m really lucky to live in the paradise ! » (J’habite le long d’une longue plage et la plupart des matins les dauphins passent sur l’horizon au lever de soleil qui se lève sur la baie, je suis vraiment chanceux de vivre au paradis !). Tout est dit !

On a profité d’un beau soleil de début d’après-midi avant d’embarquer sur le Dolphin Seeker, notre catamaran de croisière. Beaucoup de monde à bord pour une saison hivernale … La croisière a été chouette : passage entre les îles et îlots secrets de la baie avec des criques et plages magnifiques, nous avons vu un groupe de Dauphins communs au pied du bateau, puis été jusqu’aux eaux profondes vers le Cap Barret où les falaises sombres se jettent monumentalement dans l’océan. Là un îlot de falaises se nomme « Hole in the rock » (Le trou dans le rocher) car une arche troue les falaises. La mer étant trop agitée pour passer, le bateau a quand même reculé dedans pour qu’on puisse apprécier la beauté des lieux ! C’était super ! De beaux paysages, des dauphins, l’air marin, un bon moment ! Sur le chemin les oiseaux nous ont accompagnés : Fou austral, sternes et surtout un Pétrel Géant (très rare) posé sur l’eau qu’on a eu la chance de voir de près.

Ce soir retour un peu crevés à notre campement où nous passons encore une nuit avant de se déplacer demain vers la réserve de Kauris à l’ouest de l’île. Peut-être ferons-nous dans la matinée la seconde partie de la walkway qui s’en va vers Opua d’abord !

(Album photo « Bay Of Islands » dans la colonne de gauche comme d’hab !)

22 août 2013

Séismes et North Cape

Retour actif sur le blog après une longue absence !

Nous avons eu un gros séisme la semaine dernière. Une après-midi alors que nous créchions chez Bill et Linda, un tremblement de magnitude 6.6 a frappé à nouveau Seddon (nord de l’Ile du Sud) se répercutant depuis Auckland (nord de l’île du nord) jusqu’à Dunedin (sud de l’île du sud) ! Dégâts matériels dans la région de Malborough et Wellington. Routes craquées, effondrements, failles dans les champs, maisons prêtes à s’effondrer … Pour nous cela n’a heureusement été qu’un bon tremblement mais sans dégâts. Le jour qui a suivi il y a eu une centaine d’ «aftershocks », la plupart d’entre eux à plus de 4 de magnitude. Une bonne trouille !

Mais dimanche dernier nous avons changé de cap, c’était le bon timing pour partir au Nord ! Après avoir attrapé tôt un avion à l’aéroport de Nelson, nous avons récupéré notre voiture de location à Auckland où nous avons atterri puis conduit jusqu’au North Cape (la petite partie qui se trouve le plus au nord de la Nouvelle-Zélande). Durant notre vol nous avons eu le lever de soleil sur le bec de kiwi (Farewell Split) et le Mount Taranaki (volcan à l’ouest de l’île du nord). C’était magnifique !

La route entre Auckland et Pukenui (où nous dormons) est plutôt décevante, comme notre souvenir de l’île du nord … Grands pâturages vides, terrains vagues, maisons en ruines, végétation non native. Cela vient en partie du fait que cette partie de la Nouvelle-Zélande est très peu habitée et surtout pauvre (fortes populations de Maoris). Dès que l’on quitte la route principale c’est des pistes de graviers interminables !!!

Le paysage commence à attirer l’attention à partir de Pukenui où Houhora Heads et Camel Peak forment les contours d’un port intérieur. Le soir la lune rougeoyante se couche derrière la côte, le port et les bateaux de plaisance qui y sont encrés. Ici les plages sont de sable fin et clair, contrastant avec  les rochers sombres d’algues et de moules. A marée basse nous allons collecter des Tuatua (sorte de Tellines mais plus grosses) ou palourdes (pour nous changer du boulot !). Puis Bill, qui nous a rejoint hier soir (et est reparti ce matin), avait laissé du matos de pêche du coup nous avons été déjà deux fois tenter notre chance pour attraper un snapper ou un kahawai. Pas de succès pour l’instant ! Patience !

Nous avons aussi été faire un rapide tour à Ninety Mile Beach, plage très large, plate, et surtout très très longue : 88 kilomètres de plage sans interruption ! Le chiffre est impressionnant mais nous avons trouvé peu d’intérêts à visiter l’endroit qui n’est en fait qu’une plage ordinaire hormis le fait qu’elle est immensément longue !

Hier nous avons été faire un grand tour plus au nord. Il ne nous restait que 72 kilomètres pour rejoindre Cape Reinga (point le plus au nord de la Nouvelle-Zélande) et son fameux phare. Sur le chemin reliefs vallonnés et verdoyants habillent le paysage. Comme le printemps est sur son chemin, les agneaux d’à peine quelques jours sont nombreux dans les champs ! Le Northland est en fait protégé de l’hiver où les températures ne descendent pas en dessous de 5°C, ce qui permet par exemple la culture d’avocats !

Cape Reinga est un point sacré et fort de symboles pour la culture maori. C’est là où les vivants laissent la vie pour rejoindre le royaume des morts. Pour ce faire, ils rejoignent (selon la légende) le piton qui porte le phare puis se laissent descendre le long des racines de Te Hoa, l’arbre sacré. Il y a en effet un arbre sur le piton rocheux qui jouxte la plage, il pousse malgré toutes les conditions extrêmes (vent, sel, falaise) et n’a jamais été vu fleuri.

En face du cap les eaux sont turbulentes et menaçantes : c’est là où l’océan pacifique rencontre la Mer de Tasman. Selon les maoris, c’est là où le père Océan se joint à la Mère des océans pour créer la vie. Les paysages sont au cap des falaises dominés par une végétation naine qui se jettent dans les eaux turquoises et transparentes. Sensationnel, calme et relaxant à la fois! Au loin sur l’horizon repose Three Kings Islands, îles découvertes par De Surville, explorateur français qui les nomma ainsi car il y abordèrent le jour de l’épiphanie !

Plus tard nous avons été aux dunes de sable géantes. Incroyable : un bout de Sahara en territoire kiwi. Elles sont immenses et hautes, peut-être une centaine de fois plus larges et hautes que la dune du Pilat chez nous ! Un autre monde, par endroits la roche qui n’est en fait que du sable très dense, se déchiquette en petits canyons où des paysages lunaires se forment. Au bas des rivières et marais couvrent les pieds des dunes. Encore plus loin au bas 90 miles beach continue en longueur.

Puis dans l’après-midi nous avons rejoint par une piste de 16km Spirits Bay (la Baie des Esprits) où Marie a trouvé sa spiritualité ! C’est vrai que ce lieu est génial. Une plage de plusieurs dizaines de kilomètres déserte, personne à l’horizon. La plage est constituée de milliers de bouts de coquilles de coquillages polis et lissés par les vagues. C’est comme marcher sur des milliers de pierres précieuses ! Et enfin l’eau est si belle, turquoise, et vient s’échouer sur ce lieu désert où le calme règne et la nature déploie tous ses atouts.

Et enfin Henderson Bay où nous avons été deux fois car la première nous a beaucoup plu : les rochers noirs sont posés là sur la plage où le sable arbore des couleurs rouge, orange et jaune. De petits gravelots et barges rousses courent à la recherche de crustacés. De là on pêche le bromer ou le snapper quand la marée monte !

Nous logeons dans une maison d’un ami à Bill qui est postée juste au bord de l’eau dans le port de Houhora. Nous y restons jusqu’à vendredi puis nous prendrons la route doucement vers le sud avec notamment au programme la Bay of Islands et la réserve de Kauris géants (arbres sacrés pour les maoris) qui représentent la jonction entre le ciel et la terre mère. Entre temps nous continuons de visiter la région !

Bref, de bonnes choses nous attendent et nous nous régalons déjà de légendes maoris et paysages grandioses ! Quoi demander de mieux !

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10 août 2013

Golden Bay Suite !

Après une longue absence voici des nouvelles de l’autre bout du monde !

Comment décrire, raconter en détails, expliquer tout ce qu’on vit depuis ces dernières semaines ?... Impossible ! Il se passe trop de choses !

Depuis presque un mois nous avons quitté (pas vraiment quitté, déménager plutôt !) la maison de Jude et Dave pour celle de Bill et Linda dont le fils Kyle est parti travaillé 3 mois en Ecosse. Ainsi on garde cette maison magnifique en plein bush avec vue sur toute la Golden Bay et l’océan qui s’étend jusqu’à l’horizon ! En contrepartie on aide nos hôtes dans leur jardin et hectares de propriété : taille d’arbres, potager, récolte d’algues sur les plages, réparation ou démontage de clôture, etc. Ils sont super sympa ; on s’invite mutuellement à manger et d’ailleurs ma réputation a traversé les océans : quand Linda met la table, elle met 3 assiettes normales et une grosse … !

Bill est un écologue de formation, pilote d’hélico depuis maintenant 14 ans, sous-directeur d’une des plus grosses fermes à moules du pays, il a également bossé comme attrapeur de cerfs pendant de longues années. En effet, pour le plaisir de la chasse (…), toutes sortes de cervidés ont été introduits les siècles derniers et sans prédateurs ceux-ci pullulent … Le gouvernement a donc lancé une campagne d’extermination : par hélicoptère les cerfs étaient pourchassés puis des chasseurs embarqués à bord tiraient. Puis une filière économique s’est créée : l’élevage. Il a fallu alors les attraper (plutôt que de les tuer) pour ensuite les mettre dans des fermes. Pendant des décennies les hélicos quadrillaient tout le territoire avec à leur bord des attrapeurs qui se jetaient de l’hélico qui rasait le sol pour attraper les bêtes. Puis l’innovation technologique a produit le pistolet qui lance des filets : plus simple en effet ! Chaque cerf attrapé pouvait rapporter plus de 2000 dollars et chaque équipe (pilote + 2 ou 3 personnes à bord) pouvait attraper selon les régions de 50 à 100 cerfs à la journée !!! Bill était l’un d’entre eux ! Linda est une jardinière hors pair et pète la forme grâce à ses 2 heures voire plus de marche par jour ! Tous ces gens : Bill, Linda, Jude, Dave, Trish, Mike, prennent soin de nous et nous font partager leur quotidien, on vit donc une grande aventure humaine, profitant de chaque moment, chaque discussion, chaque histoire, chaque échange ! Notre anglais est d’ailleurs maintenant presque courant !!! Youhou !

Niveau boulot ça roule comme sur des roulettes ! On se diversifie : Marie a travaillé en tant que cuisinière pendant quelques jours tandis que je faisais de la maçonnerie, puis on travaille par ci par là chez les gens qui ont besoin d’aménager leur jardin, et enfin nous avons depuis quelques jours un contrat avec la compagnie de palourdes du coin ! On y est bien payés, et surtout c’est une super expérience : on suit des commandes depuis la récolte jusqu’à l’envoi. L’entreprise reçoit des commandes des states autant que de l’Europe ou du Japon. On ne travaille que 2 ou 3 jours par semaine (selon la météo et les marées) donc cela nous laisse du temps pour profiter des activités locales ! Dans l’usine nos taches consistent par exemple à trier, laver, emballer, peser les palourdes ! Le Boss, Alystar, est un sacré personnage aux histoires et récits farfelus, il nous aime bien et nous a dit qu’on pouvait prendre des congés ou « days off » quand on voulait : pas belle la vie ?!

Quand on ne travaille pas on s’occupe par des balades et randos. Longues marches sur la plage, puis une de nos récentes marches nous a menés au sommet du Mount Burnet qui se trouve entre la West Coast et la Golden Bay. C’était magnifique ! On y a vu dans la montée un Kéa, perroquet endémique de montagne !! Pour y monter on suit en fait une piste qu’utilisent les gros camions car près du sommet il y a une carrière de dolomite, pierre utilisée pour faire des graviers autant que des rocs pour stabiliser les digues. Tout au long du chemin qui longe la pente, on a une vue époustouflante sur l’estuaire de la golden bay et l’Aorere valley, et comme il faisait à peu près beau, on voyait jusqu’à Nelson !! Les nuages traversaient les cols alentour à des vitesses hallucinantes !

Avant de partir pour l’Ile du Nord pour 6 semaines, Bill nous a emmenés en mer visiter la ferme de moules. C’était excellent, une journée parfaite ! Avec son bateau à moteur que nous avons mis à l’eau au port de Collingwood nous avons pris le large à fond la caisse : ce petit bateau va à plus de 100 kilomètres par heure : c’était effrayant de voler aux dessus des vagues ! Puis Bill nous a expliqué tout le fonctionnement des moules et de la ferme puis on en a ramassé deux bonnes caisses de moules fraîches ! Sur les bouées retenant les cordes, otaries et cormorans abondent, on a ainsi vu nager à quelques mètres des otaries curieuses du bateau !! Ensuite nous avons pêché. Marie et moi avons chacun pêché un petit requin, le SpikyDog, comestible et que l’on peut pêcher bien-sûr !!  Nous l’avons mangé au diner ce n’était pas exceptionnel mais pas mauvais non plus ! Bref, juste comestible … !

Tandis que l’été vous réchauffe enfin, nous l’hiver continue avec des températures (ici dans la golden bay) agréables !

 Je ne pense pas que les actualités françaises en parlent mais en ce moment c’est pour nous le stress des tremblements de terre… 4 bons gros « earthquakes » (séismes) ont sévi ces derniers jours dont deux à plus de 6 sur l’échelle de Richter. Ca nous a valu de belles peurs car c’est impressionnant et surtout on ne peut rien faire pour s’y préparer ou s’en protéger… L’un d’eux nous a réveillés en secousses en pleine nuit !! Ils sont apparemment centrés entre les deux îles dans l’océan, Wellington (la capitale) subit de gros dégâts : fissures, verres des immeubles brisés, murs peu stables, etc. Dans la maison de Bill et Linda quelques trucs sont tombés avec le tremblement et des rochers roulent depuis la montagne vers leur maison un petit peu. Mais nous nous sommes à l’abri de ça et les toits ici sont très légers on ne risque normalement pas grand-chose mais on ne sait jamais !

 Le scientifiques prévoient 20 pourcent de chances pour qu’un gros de plus de 6 arrive dans la semaine qui arrive, du coup on ne dort pas très bien en ce moment !!!

Bref, c’est ça d’être juste au-dessus d’une faille qui sépare deux plaques terrestres à la force astronomique qui s’entrechoquent !!

En Aout nous partons deux semaines dans le Northland (nord de l’ile du nord) avec Air Newzealand en vol intérieur pour rejoindre Bill à Whangarei. Puis de retour dans la Golden Bay nous aurons différents gardiennage de maisons prévus jusqu’à fin Octobre !!! D’ici là d’autres aventures nous attendent !

8 juin 2013

Grande Vie, Helico et Heaphy Track !

Peu de nouvelles ces dernières semaines … C’est sûrement parce qu’on est au paradis et qu’on en profite pleinement ! Le fameux Dave et sa charmante compagne Jude sont aux petits soins avec nous ! Après qu’on ait travaillé à créer des massifs de plantes dans le jardin, diguer quelque terre, planter quelques arbres natifs et autres travaux quotidiens (bois de chauffage, etc.), ils nous ont sorti : « Now you are in the family, you don’t have to work anymore, no wwoofing anymore, just relax and enjoy ! ». A peine croyable !!

Tous les deux sont vraiment chouettes et vont aussi bien ensemble que sont contradictoires ! Jude est une « greeny » (signifie qui vote pour le parti « vert ») et Dave vote parti nationaliste, c’est un jeu entre eux de se charrier et taquiner sur le sujet ! Ils jouent tous les deux de la musique (guitare et ukulélé) et sont très sportifs. Dave est également notre agent : il s’est mis en tête de nous dégotter des jobs et ça fonctionne à merveille !! C’est un vrai négociateur, quelqu’un appela un jour demandant si on pouvait travailler pour lui à 13 dollars de l’heure, Dave a répondu en anglais : « Non, minimum 15 dollars de l’heure » et a raccroché ! Ça a marché et nous avons finalement bossé toute une journée pour 15 dollars de l’heure !!!

C’est ainsi grâce à lui et aussi grâce à la gentillesse de Bill et Linda que nous avons bossé quelques jours contre argent. Entre tout cela nous avons découvert de nouvelles personnes et appris à partager le quotidien de ce cercle d’amis tous très gentils ! Et entre deux virées en kayak je me suis essayé à la pêche. Une canne à pêche vient se placer dans un tube à l’avant du kayak et ramer fait suivre l’appât, ce qui attire les gros poissons ! Cela n’a pas encore été fructueux mais j’ai déjà eu de nombreuses prises et notamment une avec un poisson tellement gros qu’il faisait dériver le kayak et moi avec pour finalement casser la ligne !!!

A venir, nous allons garder la maison de Dave et Jude pendant 2 semaines tandis qu’ils visiteront leur famille en Tasmanie à partir du 15 Juin, puis normalement nous garderons ensuite celle du fils à Bill et Linda qui part en Angleterre pour 3 semaines. A partir de début Juillet il y a normalement un boulot à l’usine de palourdes du coin tenu par le voisin qui nous attend !!!

Dave nous avait proposé dès notre rencontre de faire l’Heaphy Track, rando très appréciée dans le Kahurangi National Park, nous avons finalement décollé jeudi dernier depuis la Golden Bay vers Karamea au nord de la West Coast. Et devinez comment ?? En hélico ! Et oui, Bill, meilleur ami de Dave, est pilote d’hélico et nous a ainsi emmenés gratuitement pour un vol d’une trentaine de minutes à travers montagnes et vallées pour rejoindre la côte ouest !! C’était l’un de nos meilleurs moments en Nouvelle-Zélande, vraiment incroyable !!! Dans ce petit hélico de 3 places nous avons survolé une chaîne de montagnes, les hauts-plateaux, les collines de bush et finalement la côte ouest pour atterrir à Karamea. Exceptionnel, Bill nous a fait raser les crêtes et sommets enneigés, puis vol lent au-dessus du bush dense vu d’en haut !!! Sur le chemin nous avons fait un arrêt à la hutte secrète dans laquelle nous allions dormir sur l’Heaphy Track pour qu’il nous montre comment la repérer depuis le sentier.

A Karamea nous avons logé chez Wayne, autre pilote d’hélico, copain de Dave et Bill. Le lendemain nous avons eu droit à un autre vol en hélico jusqu’à une gorge où Bill devait bosser, il nous a donc déposé en haut de la rando et nous n’avons eu qu’à descendre la gorge en profitant pleinement des paysages avant de se faire récupérer pour Karamea !

La gorge de Mohikinui est grandiose : bush, rivière magnifique, chemin perdu dans la végétation et nous étions seuls !

Après cela nous avons passé un ou deux jours avec Bill chez Wayne (absent jusqu’au week-end). Il nous a ainsi initié à une coutume kiwi nommée le « pub croll » : cela consiste à rentrer chez soi en s’arrêtant boire un coup à chaque pub (cela peut être plus ou moins long et dur pour le foie selon à combien de kilomètres on est de sa maison !). Là aussi, kayaks à disposition pour une balade sur la Karamea River car la maison est au bord de l’eau! Puis nous avons woofer un peu, vraiment un peu car le vent et la pluie des 3 jours suivants ne nous ont pas tellement permis de sortir dehors ! « Heavy rain » !! Le but étant de rejoindre la Golden Bay par l’Heaphy Track dès que le temps n’était pas trop mauvais pour plusieurs jours.

Le mercredi 5 juin l’occasion se profile : 3 jours d’affilée à peu près bons au niveau météo !! Youhou c’est notre chance ! Sacs gonflés à bloc et moral au beau fixe malgré la pluie des derniers jours, nous nous faisons conduire au départ de la rando par Ann-Mary, voisine de Wayne (avec qui nous avons finalement passé que quelques jours).

L’Heaphy Track est une des Great Walks, c’est-à-dire classée comme l’une des meilleures de Nouvelle-Zélande. La plupart des gens la font bien-sûr en été (ce qui nous a permis d’être seuls la plupart du temps sur le sentier) et en 4 à 6 jours. Nous avons décidé de la faire en 3 jours, ce qui signifie un gros kilométrage journalier ! La rando fait un peu plus de 78 kilomètres et permet en fait de relier la côte est à la côte ouest, ou inversement ! La plupart des marcheurs la font d’est en ouest car dans ce sens les 2/3 du chemin se font en descente, et nous l’avons fait d’ouest en est (la majorité en montée donc !).

La première journée nous a fait traverser les forêts tropicales et subantarctiques de nikau palms et autres végétation endémique et luxuriante, le tout longeant des plages extraordinairement sauvages et désertes. La Mer de Tasman, déchaînée ce jour-là, vient se jeter en trombes sur le sable granitique des longues plages qui s’enchaînent au fil des heures de marche. La première hutte est la Heaphy Hut, plantée aux abords de l’estuaire de la rivière Heaphy, qui elle-même se jette au niveau de l’Heaphy Beach. Mr Heaphy est supposé être le premier à avoir traversé d’est en ouest en service pour une compagnie de chercheurs d’or de Collingwood ! Grâce aux conseils éclairés de Dave et Bill nous avons économisé 64 dollars (32 dollars la nuit en hutte par personne) et dormi 40 minutes plus loin le long de la rivière dans une hutte secrète à l’écart du chemin. Cette « hutte » sert à la bonne saison pour la pêche au fameux Whitebait (petit poisson minuscule qui se vend 1000 dollars le kilo). C’est en fait plutôt une cabine : cube de bois et fer de 3m sur 3m. Bill nous avait prévenus que c’était un peu rustique, et en effet ce fut le cas. Il n’y avait à l’intérieur qu’un lit superposé sans matelas (juste les grilles de fer), quelques sacs plastique et bâches, des barres de fer, deux chaises et une grosse planche ! A l’extérieur un emplacement pour faire du feu et un banc sommaire. On a fait avec !!! Dans la soirée des wekas (genre de poules du bush) nous ont visités et on même affuté leurs becs sur mes pieds, leur curiosité éveillée par mes chaussures ! Ils font de drôles de bruits ! Sinon comme à l’accoutumée nous nous sommes fait bouffer par les sandflies, horrible … Bref : le froid, les wekas fouillant le bush autour de la hutte et criant, les sandflies et les grilles de fer sans matelas nous ont valu une nuit mémorablement pourrie en tout point !! Mais c’est des souvenirs que l’on gardera longtemps !

Le lendemain, après avoir peu dormi, nous avons attaqué la plus grosse de nos journées sur l’Heaphy Track : 30 kilomètres dont une bonne vingtaine avec du dénivelé ! Nous avons d’abord rejoint Lewis Hut longeant l’Heaphy River, puis monté longuement jusqu’à John Mackay Hut sur les hauteurs de la vallée. Tout le long du chemin les étages de végétation se succèdent et on passe ainsi d’un type de forêt à un autre en un rien de temps ! Le sentier est longé de murs de mousses et de sphaignes multicolores époustouflants. Depuis Kohaihai Bluff (départ du track), les « swing bridges » ont été nombreux. Une fois sur les hauteurs la végétation arborée est basse et les buissons prennent le dessus ! De là on voit le chemin parcouru depuis la Mer de Tasman !! Mais ce n’est pas fini, il nous faut encore traverser les magnifiques Mackay downs ! Ces paysages sont complètement dépaysant, rochers de granite rose, tourbières, plateaux de Tussock (graminée aux teintes chaudes endémique), et un peu partout autour, de la forêt au format miniature. C’est comme se balader au milieu de millions de banzaïs : les arbres sont adultes et on des formes rabougries et tortueuses, mais sont tous « petits ». Nombre de ruisseaux aux couleurs rouille orange apparaissent dans les tussocks, serpentent dans les tourbières et plateaux avant de disparaître on ne sait où !

Nous sommes arrivés crevés en fin d’après-midi à Saxon Hut que nous avions réservé à l’office de Karamea. Perchée en plein milieu des downs, cette grosse cabane de 16 lits a pour atouts : des matelas (comparé à la nuit précédente !!), une table et des banquettes, de quoi cuisiner (cuisinière à gaz), vaisselle, toilettes extérieures, évier, tout le confort nécessaire et surtout un poêle à bois (et du bois !)!!! C’est en fait une cabane de luxe ! Le top après une grosse journée d’enlever ses chaussures, de se mettre au coin du poêle sachant qu’il fera bon dans la nuit et qu’il y de quoi se faire du café chaud et nourriture chaude aussi ! 

Comme il n’y a pas grand monde à ce moment de l’année sur la rando, nous avons profité de la cabane pour nous tous seuls !! Extra ! Après une soirée à la bougie et auprès du poêle, nous avons eu une bonne nuit réparatrice avec la chaleur du feu nous accompagnant jusqu’au petit matin et nous avons pu étendre nos corps engourdis sur 4 matelas collés les uns aux autres ! Dans la nuit nous avons entendu des moreporks (chouette néo-zélandaise), et aussi des cris de kiwis !!!

Le lendemain matin il faisait brouillard … Dur de remettre ses chaussures et son sac qui pèse lourd … Mais après quelques minutes la mécanique de marche se réenclenche et les jambes font le travail machinalement ! Cette dernière journée nous a, comme la précédente, emmené sur 30 kilomètres de nouveaux paysages et découvertes. Nous avons cette fois parcouru les hauts plateaux de tussock et steppes à travers les Gouland Downs, passé la Gouland Downs Hut et monté jusqu’au Perry Saddle. Là, au col, une autre hutte, puis c’est une longue, très longue descente de 5 heures dans la vallée et le long des flancs de montagne vers Brown Hut, dernière hutte et surtout le terminus de la rando pour nous. La majorité du track se fait finalement à couvert de la végétation, seuls les downs offrent des paysages ouverts.

L’Heaphy Track nous a fait vivre 3 jours intenses et exceptionnels à travers les paysages diversifiés à couper le souffle du Kahurangi National Park. Tout cela ajouté aux vols extraordinaires en hélico et notre place plus que confortable chez Dave et Jude, on peut dire que c’est la « grande vie » !

17 mai 2013

Moeraki et Golden Bay

Départ donc de Dunedin il y a maintenant environ une semaine. Après à peine 1 heure ou 2 nous étions à Moeraki ! L’attraction du coin porte plus sur les « boulders » que le village qui est très peu visité et surtout très petit.

Les Moeraki Boulders, c’est 55 millions d’années accumulées dans quelques rochers de forme ronde. Ils ne sont pas seulement « à peu près ronds », ils sont parfaitement ronds ! C’est incroyable, on dirait que quelqu’un les a dessinés au compas ! Tout commence il y a donc 55 millions d’années lorsque tout ça était loin, très loin sous la surface de l’eau. Des dépôts de roches sédimentaires s’accumulent, se mélangeant à des roches cristallines (cristaux verts, oranges encore visibles aujourd’hui), puis sont roulés, sans cesse formés par la force de l’eau et surtout du temps : d’où leur forme inhabituelle. La Nouvelle-Zélande était auparavant partie intégrante du Gondwana, super continent ancestral. Elle se sépare plus tard des autres terres et continue à se former par les volcans et mouvements de plaques tectoniques, les boulders disparaissent alors sous le sol de la côte, pas si loin que ça de la surface du sol. Et puis l’océan fait son travail : l’érosion causée par les vagues et marées dissout le sol meuble et fait finalement réapparaître ses rochers au grand jour ! Fascinant n’est-il pas ?! C’est en tout cas impressionnant et fort de se trouver face à des roches qui ont traversé les époques !!!

Ils sont aujourd’hui comme échoués sur la plage (alors qu’ils viennent en fait du sol !). Il y en a peut-être une quarantaine, qui subit encore aujourd’hui les marées et l’érosion. Certains de ces boulders sont éclatés et laissent apparaître les fameuses roches cristallines aux couleurs diverses. (voir photos !). Bref, c’est là aussi côte à côte avec de nombreux autres touristes que nous avons visité le lieu …

Plus tard nous « visitons » (sans payer, juste par curiosité) Oamaru Pingouin Colony, qui était supposée être un centre où en apprendre plus sur les petits pingouins bleus. On pensait avoir vu le pire dans l’Otago Peninsula, mais en fait il y a pire encore ! A cet endroit les pingouins sont carrément harcelés ! Les nids sont aménagés comme un parc d’attraction : chemins de bois partout, installation permettant aux visiteurs de voir les pingouins dans leur nid, le tout parqué avec des barrières et du barbelés. Pour leur sortie tardive de l’eau ont été aménagées de véritables estrades de chaque côté du chemin des pingouins pouvant accueillir plus de 300 personnes. Et pour couronner le tout, les rochers par lesquels les pingouins rejoignent la terre ferme ont été bétonnés … Nous demandons au centre pourquoi ils font tout ça, les gens nous disent alors au moins deux fois par phrase : « c’est plus facile pour les pingouins maintenant, ça aide les pingouins ». Mais est-ce qu’un pingouin leur a seulement une seule fois formulé une demande d’aide ? Qui sont-ils pour savoir ce dont on besoin ou non les pingouins ? Pas de réponse pour l’instant !!

Nous avons ensuite fait une remontée de plusieurs centaines de kilomètres vers le nord de l’île du Sud. Notre objectif : la Golden Bay ! Celle-ci commence au sud avec l’Abel Tasman National Park (eaux turquoises, criques sauvages, paradis des kayakistes et randonneurs en tout genre), puis suit la forme d’une baie (comme son nom l’indique !) jusqu’à Puponga au Nord. Après Puponga, c’est le fameux Farewell Split : en majorité fermé au public grâce à une réserve de nature. Si vous regardez plus précisément au nord de l’île du sud, vous verrez à coup sûr une grande langue de terre (ou plutôt de sable), qui ressemble beaucoup à une tête et un bec de kiwi : c’est le Farewell Split !! Cet endroit est connu pour être un piège à baleines, elles viennent très fréquemment s’y échouer car la langue de sable est sur le chemin entre l’Océan Pacifique et la Mer de Tasman.

J’en reviens à mes moutons (Merinos évidemment !), nous étions attendus pour un woofing à Collingwood. Après avoir passé au moins 25 kilomètres de route de montagne sinueuse, nous redescendons vers la Golden Bay. Au fil de la route les touristes et campervans se raréfient. On a l’impression d’arriver (pardonnez l’expression) dans le trou du cul du monde ! Vraiment !

Là, au travail devant sa maison, nous attendait Dave ! Sexagénaire et surtout atypique, cet homme mérite amplement une description complète dans cet article !!! Allons-y ! 61 ans, toujours à blaguer et charrier, architecte de métier mais aussi prof et maçon, passionné de surf, grand-père de 4 petits enfants, connu comme le loup blanc dans la Golden Bay. Lui et sa femme Jude (très accueillante, gentille et excellente cuisinière) habitent une propriété au bord d’un petit canal sujet aux marées de l’océan tout proche (peut-être 500 mètres). Kayaks à disposition dès que la marée monte, vélos dispos pour balades dans le coin, Jude aime marcher et va nous emmener sur quelques-unes de ces excursions, et Dave nous emmène apprendre le surf dès que le vent est bon ! Elle n’est pas belle la vie dans la Golden Bay ?! On bosse nos 4 heures par jour, Marie s’est spécialisée dans la tonte (autant l’herbe que les cheveux de Dave !!) et moi ma principale tâche est de fendre du bois. Dave m’a surnommé « Spliter Machine » (la machine à fendre), il dit à tout le monde à qui il me présente : « this man is a fucking spliter machine ! », du coup j’ai coupé du bois pour le voisin, pour un couple d’amis à eux qui tiennent un lodge, et beaucoup pour eux ! Marie s’occupe aussi du « cleaning », jardin et m’aide à charger le bois et à le ranger. On loge dans une dépendance extérieure à la maison où nous avons tout confort : lit, frigo, canapés, télé (que nous ne regardons pas), il y a même une console de jeu, table, chaises. Impec !

Donc, dès qu’on le veut, on peut prendre le kayak biplace et faire un tour dans les canaux, rivières et bord de mer du coin ! Nous n’avons pas encore testé les vélos mais ça ne saurait tarder !!

Entre temps (durant deux jours), nous avons woofer chez leur couple d’amis qui tiennent un lodge de luxe. Nous avons ainsi dormi deux nuits dans une chambre de luxe avec salle de bain attenante à plusieurs centaines de dollars la nuit ! Nous avons également été nourris comme il se doit et abreuvés : Trish et Mike étant épicuriens dans l’âme, le bon vin coula à flots le soir ! Passionnés par l’Afrique, Trish et Mike ont beaucoup voyagé à travers le monde et notamment beaucoup en Afrique : ils nous ont montré des photos de voyage c’était super ! Nous avons passé du très bon temps à TwinWaters Lodge avant de revenir avant-hier à Collingwood chez Jude et Dave. Comme Dave connaît tout le monde, on devrait avoir droit à un tour gratuit en hélico au-dessus des paysages de la Golden Bay !!!

Nous avons été nous balader à Wharariki Beach, plage paradisiaque de dunes de sables fins où d’énormes morceaux de la côte sont échoués, les pieds dans l’eau bleutée de l’océan. Sur les hauteurs de la plage se succèdent vallons et reliefs verdoyants semblables à la Comtée (pays des Hobbits) dans le Seigneur des Anneaux ! Magnifique ! C’est également un paradis pour les Pukekos (genre de poules bleues au bec et pattes rouges), on en a vu peut-être 200 en une heure !!!

Puis nous avons fait un saut à Cape Farewell, le point de l’île du Sud le plus au Nord. Suis-je clair ??! C’est aussi un très bel endroit : falaises calcaires sculptées aux couleurs claires qui se jettent dans le bleu profond de l’eau, le tout surmonté de prairies pâturées vertes.

Dave nous a aujourd’hui emmenés à son spot de surf (Pillar point, Fleaches Beach) mais les vagues étaient trop basses pour surfer, du coup nous y retournerons dès que possible. Cet endroit est magique, ceux qui ont vu le film « La Plage » comprendrons quel type de sensation on a en arrivant sur cette plage intime et secrète, encerclée de falaises perforées de caves et grottes à explorer, refuge pour les oiseaux, raies manta et otaries à fourrure, où les vagues s’échouent dans des tons turquoises translucides. Personne à l’horizon ! Il nous tarde d’y retourner et surtout d’y apprendre à surfer ! (Photos à venir)

A ce jour nous continuons ce merveilleux woofing autant que nous le pouvons et en profitons au maximum. En plus de rencontrer des gens et de partager leur vie, on parle toute la journée anglais et ça c’est que du plus !

(Photos disponibles dans l’album « Moeraki et Golden Bay »)     

8 mai 2013

Dunedin et l'Otago Peninsula

Après les fiords, destination Dunedin !

Nous avons sur le chemin franchi le 45° sud ! Nous étions donc à mi-chemin entre les 40° rugissants et les 50° hurlants !

Située dans l’Otago, Dunedin (à prononcer « Dunédine ») est la seconde ville la plus importante et grande de l’Ile du Sud. Intimement liée à la culture écossaise (de par la colonisation), c’est également une des seules villes kiwi à offrir du patrimoine bâti : notamment nombre de cathédrales parsemées entre le quartier sud, le centre-ville et les hauteurs. La ville en elle-même est plutôt sympa, ça reste une ville (grise et archi-fréquentée) mais musée, bibliothèque et autres attractions en font une destination assez chouette.

Nous avons durant notre séjour à Dunedin dormi au bord de l’océan sur une aire de pique-nique. Nous ne savons jamais où on peut dormir en fait ! Avant, c’était plutôt accessible à qui voyageait en van et dormait sur la route. Mais les touristes ayant abusé de cette chance en laissant derrière eux dégradations et déchets, c’est aujourd’hui très difficile de trouver où dormir gratuitement. Nous avons depuis 4 mois nos combines bien-sûr : les gravel roads (pistes ou chemins en terre) ou nous choisissons un endroit où ce n’est pas interdit et où certaines facilités sont disponibles (chiottes, poubelles principalement). Ainsi aucune trace de notre passage !

Bref, nous avons pu (en dormant à l’extérieur de la ville) découvrir un peu de côte : Brighton, Westwood, Oceanview et autres villages construits tout proches des vagues déferlantes du Pacifique. Cela nous a d’ailleurs valu quelques nuits des plus déplaisantes : rafales de vent qui faisaient bouger le van (qui doit pourtant peser bien lourd !) et bruit assourdissant toute la nuit …

Sinon nous avons passé 2 jours complets à la bibliothèque (pluies diluviennes obligent !) : ici les bibliothèques sont géniales et donnent envie d’y aller : banquettes pour faire la sieste, on peut se balader en chaussettes ou pieds nus, plein de livres sur tous les sujets, wi-fi internet gratuit et de bonne qualité (rare dans le pays), enfin bon pas mal quoi !

Et nous avons enfin pu visiter l’Otago Peninsula ! On était quand-même venu pour ça ! Le mauvais temps nous a retardés mais le soleil s’est un jour levé et nous sommes partis en quête de « paradis naturel » et « paysages à couper le souffle » promis par les guides touristiques !  

La péninsule de l’Otago est en fait une presque-île format géant qui étire les terres néo-zélandaises un peu plus dans l’océan. Elle fait tout de même quelques 50 kms de longueur et offre une diversité de paysages peu commune. Deux routes permettent de déambuler sur la péninsule : la route qui longe le port et l’océan à l’Ouest, et la route des falaises qui serpente en haut : « windy road » : la route venteuse, ça promet !

On a pris la windy road qui nous a doucement (très très doucement !) mené à notre première balade dans SandFly Bay. L’Otago Peninsula est également fameuse pour sa diversité en animaux rares comme les lions de mer, différents pingouins, albatros, oiseaux pélagiques, etc. Et Sandfly Bay offre un beau pannel, le chemin qui y mène descend joliment le lond des parois de la côte et ensuite entre les dunes dorées de sable fin. Une fois sur la plage, quelques lions de mer nous attendaient ! Le premier que l’on a vu a été cause de quiproquo entre Marie et moi :


« Theo je te dis qu’il est mort ! C’est dégueulasse, on ne s’approche pas … »

« Marie arrêtes de t’inquiéter, je m’approche juste pour mieux le voir, en plus il a plutôt l’air vivant son ventre bouge »

En fait il était bien vivant mais faisait juste la sieste à l’aise sur un lit d’algues en plein milieu de la plage. Nous sommes passés à distance et il n’a même pas esquissé un geste ! Plus loin sur la plage il y en avait quelques autres un peu plus réveillés qui nous ont fait le spectacle : jeux, sieste, déplacements vers l’océan. Les lions de mer étaient auparavant présents partout en Nouvelle-Zélande mais la chasse et la destruction de leur habitat les ont repoussé vers des refuges telles les îles subantarctiques. A ce jour quelques populations recommencent à se reproduire sur les côtes à l’extrême sud notamment ici. C’est un animal qui peut peser plus de 300 kilos et qui est assez impressionnant à voir de près !

Puis on a pu observer des traces de Pingouin à œil jaune. Très rare lui aussi, le Pingouin à œil jaune vit (ou plutôt survit …) dans quelques baies et plages du sud. Il niche dans les buissons jouxtant la plage et suivent le même rituel tous les jours : marcher jusqu’à la plage, aller pêcher toute la journée, puis revenir au nid le soir avant la tombée de la nuit. Nous en avons vu le lendemain matin car nous avons dormi sur le parking du départ de la rando ! Ils sont vraiment maladroits, peinant à sortir des vagues le soir pour rejoindre en marchant leurs nids : drôle d’oiseau qui fait qui plus est un bruit original !

Dans la journée nous sommes ensuite allés voir la fameuse colonie d’Albatros royaux (seule colonie d’Albatros continentale au monde). Quel ne fut pas notre étonnement de voir que l’entrée au centre de l’albatros est de 5 dollars et que le seul moyen (selon le mec à l’accueil) de voir les oiseaux est de payer un des tours qu’ils organisent pour « seulement ! » 40 dollars par personne. Le DOC a en fait construit autour de la colonie tout un commerce pitoyable, notamment des baies vitrées à même les nids d’oiseaux et le tout encerclé d’un grillage de prison à barbelés pour être bien sûr que seuls les gens ayant payé pourront voir les oiseaux (ou plutôt bien les déranger). Dépités une fois de plus par la politique de conservation de la nature kiwi, nous partons alors pour une autre destination de la péninsule : Victory Beach !

Le seul mot désignant cet endroit est « magnifique » ! Le paysage est constitué de zones humides accueillant nombre d’oiseaux : huîtriers endémiques, avocettes, king fisher, oies sauvages, paradise shellducks, busards, passereaux, le paradis ornithologique quoi !! Ces zones humides laissent place au fil du sentier à des parois en orgues et dunes végétalisées par de la végétation d’origine, puis on débouche sur Victory Beach nommée ainsi car on peut voir au sud de la plage (qui est immense) une épave d’un bateau échoué là au 19ème siècle : le Victory. Là aussi sont observables pingouins et lions de mer et surtout il n’y a personne alors que la plage est paradisiaque et étendue sur plusieurs kilomètres !

Le soir nous retournons sur Taiahora Head dans l’espoir de voir rentrer de la pêche les Petits pingouins bleus. Cette autre espèce de pingouins a le même rythme de vie que celui à œil jaune mis à part qu’ils rentrent plus tard de la pêche (après le coucher du soleil). Un spectacle grandiose nous attendait !! Nous sommes arrivés au coucher du soleil et c’est apparemment le moment que choisissent les Albatros royaux pour se montrer ! Incroyable ! Le mot « royal » n’a pas été choisi au hasard : ces oiseaux sont majestueux et tellement grands (en moyenne 3,30m d’envergure pour les ailes !). Plusieurs sont ainsi passés juste au-dessus de nous, sous nos yeux ébahis. Le moment était d’autant plus beau que les Albatros semblaient venir nous faire le spectacle, et que c’est tellement plus magique de voir ces oiseaux sauvages en vol (certes très furtivement) que de payer 40 dollars pour aller les déranger juste au-dessus de leurs nids …

Plus tard, après le coucher du soleil, on apprend que les portes d’accès à la plage où vit la seule colonie de petits pingouins bleus est fermée dès 5h et que le seul moyen d’en observer (encore selon le mec de l’accueil !) est de payer un tour guidé par le DOC pour « seulement ! » 20 dollars par personne. Glups ! On attend alors sur les hauteurs de la côte, scrutant au bas les installations honteuses du DOC. En effet sont installés escaliers illuminés (c’est vrai qu’un touriste pourrait tomber !), plateforme (illuminée elle aussi) construite en plein sur le chemin du retour de pêche des pingouins où des phares éclairent en pleine tronche les pauvres oiseaux dès leur sortie de l'eau. De loin on voit le mec du DOC et ses quelques touristes en train de prendre des photos, de bouger, de parler, alors que les pingouins sont tout proche … Les pauvres bêtes n'osaient même plus marcher vers leurs nids tellement ils étaient apeurés, ça doit être le même cirque tous les soirs ... Cette colonie de 150 individus niche dans les buissons près de la plage et une route goudronnée d’accès à la plateforme passe en plein milieu des nids … Fin bon le truc horrible ! Littéralement dégoûtés et choqués, on repart dormir au parking de Sandfly Bay ce qui nous a permis le lendemain de voir les pingouins à œil jaune dans leur milieu naturel !

L’Otago Peninsula est en résumé un joyau naturel plus agressé que protégé par le DOC. (Photos dans l'album "Otago Peninsula")

Aujourd’hui nous partons vers le nord en suivant la côte Est direction les Moeraki Boulders : rochers tout ronds érodés par le temps et l’eau !     

28 avril 2013

Fiorland National Park

Voici enfin au sujet du jour « FIORDLAND », le paradis naturel sur Terre !

Classé héritage et patrimoine mondial par l’UNESCO, le Parc National Fiordland couvre toute la partie sud-ouest de l’Ile du Sud. En chiffres, c’est 2,6 millions d’hectares (en un bloc) de nature préservée depuis toujours de l’Homme. Une quinzaine de fiords lacèrent la côte en profondeur, véritables langues de la Mer de Tasman qui ouvrent des voies dans les monts acérés du sud de la chaîne des Alpes. Tout ceci était à l’origine sous l’eau il y a des millions d’années, puis à force d’éruptions volcaniques aquatiques et de glaciations (bien plus tard), les paysages sont aujourd’hui certains des plus exceptionnels que nos yeux n’aient jamais zieuter !! La seconde caractéristique principale de Fiordland National Park, c’est sa pluviométrie repoussante : près de 20 mètres de précipitations par m2 par an à certains endroits !! C’est certes ennuyeux pour visiter, mais c’est ce qui en fait donne tout son charme aux fiords car une pluviométrie aussi importante fait que la végétation est luxuriante, verte toute l’année, dense et majestueuse.

La légende Maori dit que le dieu de la création a été délégué pour créer les fiords. Il les a façonné avec son cœur et son imagination débordante, ce qui a donné un résultat à couper le souffle. Le dieu suprême, venu vérifier si le travail avait été bien fait, trouva que la beauté des lieux était telle que cela envoûterait les Hommes qui s’y rendraient. Il décida alors de créer la Sandfly pour rappeler les Hommes à la réalité. (La Sandfly est une petite mouche terrible qui pique et laisse grattages et démangeaisons incessants pendant plusieurs semaines au malheureux propriétaire des piqûres …!!)

Nous sommes partis mardi de Te Anau, dernière escale avant les fiords. Après ce village plus de réseau téléphonique ni internet, plus d’essence, plus de logements, plus de magasins pour l’alimentation, en fait plus rien … Plus rien mis à part 2h de route reliant Milford Sound, le seul fiord accessible, parsemée de randos et balades. Il y a tout de même des campsites du D.O.C le long de la route pour dormir ! La première nuit nous avons dormi dans un des campsites au départ de la vallée d’Elington. On est arrivés tard le soir mais déjà le paysage nous a séduit : de beaux sommets sombres accrochés par des languettes de nuages nuancés du blanc au gris. Dans la nuit il bruine et pleut et le matin malheureusement c’est pareil … Nous partons alors direction le haut de la vallée en passant par Mirror Lakes : petit tour de 10 minutes près de lac où sont censées se refléter les montagnes par temps calme et clair. Ce n’est pas le cas ! Mais le coin est joli dans tous les cas !! La végétation basse remplie de lichens, les plantes endémiques, l’eau translucide des lacs.

Ensuite dans la matinée nous avons fait Lake Gunn Nature Walk, petite balade qui nous fait passer dans la « beech forest », la forêt primaire des lieux, où cohabitent 3 espèces de hêtres, plantes endémiques encore et toute une myriade d’oiseaux. On a pris le temps d’observer et d’avancer doucement dans l’espoir de voir le fameux Kaka : perroquet endémique à l’Ile du Sud, gros comme une buse environ, qui vit dans la beech forest et niche dans les trous d’arbres. Du coup on a vu plein d’oiseaux mais pas celui-ci ! C’était sympa, la forêt offre une ambiance magique, mystérieuse, avec les différentes mousses omniprésentes au sol comme dans les arbres !

Puis en fin de matinée on a pris le départ de Marian Lake. Rando d’environ 3h aller/retour qui démarre avec les Marian Falls, chutes d’eau impressionnantes qui crachent l’eau avec une telle puissance que l’on ne s’entend pas parler à 2 mètres ! Puis ça monte dans la forêt jusqu’à arriver sur un plateau où se trouve Marian Lake, petit lagon bleuté entre les sommets et glaciers autour. C’est très beau, le chemin s’arrêtait là mais nous avons longé le lac pour rejoindre la queue et le début d’un vallon où il y avait de belles cascades. Nous avons eu de la chance pour le temps, une petite éclaircie nous a laissé entrevoir les paysages le long du chemin. La descente s’est fait dans la brume de la vallée !

Le lendemain matin il pleut à grosses gouttes … Coûte que coûte on met nos chaussures, prépare nos sacs et c’est partit pour une grosse rando : Earland Falls par Howden Hut puis Key Summit au retour. Le chemin est en fait le départ de la Routeburn Track, une des Great Walks. Le chemin est magnifique dans la forêt, ça monte jusqu’à l’étage alpin où les arbres sont plus petits et moins présents, puis on redescend vers Howden Hut et Howden Lake, endroit magnifique. Ensuite le chemin continue pendant une bonne heure dans la forêt alpine et les ruisseaux omniprésents jusqu’aux cascades. Earland Falls font 174 mètres de haut, elles se jettent du haut d’un goulot et viennent s’échouer en éventail dans une piscine d’eau turquoise et glacée. Sur le retour nous montons à Key Summit nommé ainsi car ce fut lors de la dernière glaciation le point clé entre 3 grands glaciers des vallées qui l’entourent. En résulte aujourd’hui des tourbières d’altitude et une végétation extraordinaire adaptée aux conditions climatiques extrêmes.

La nuit qui a suivi a été exécrable : rafales de vent et de pluie toute la nuit … Le matin c’est toujours pareil et nous nous motivons encore une fois pour aller marcher (pas évident de se retrouver dans l’humidité et le froid du van après une rando). On monte au départ de Gertrude Saddle mais après même pas 5 minutes de marche on est trempés jusqu’aux os tellement il pleut … On abandonne pour cette fois. Toute la journée les pluies torrentielles déchaînées se sont abattues sur nous ! Nous avons fait un petit tour à Milford Sound sous la pluie du coup !

Le jour suivant étaient annoncés les mêmes « heavy falls » (lourdes chutes de pluie) que la veille : super … On a alors fait une balade près du lac Gunn en empruntant un chemin secret utilisé par le D.O.C : nous avons vu plein de belles choses. Et notamment une fois revenu au parking (comme quoi !!) où un Kaka nous a survolé !!

Et enfin aujourd’hui c’était la croisière dans le fiord en bateau !!! C’était bien, comme il a beaucoup plu les derniers jours, plein de cascades se jettent dans le fiord depuis les hauteurs ! Quelques dauphins ont suivi le bateau pendant une minute (génial !), des otaries à fourrure et des paysages magnifiques. Tout ceci si l’on ne tient pas compte de la tempête qu’on s’est prise : rafales de vents, mer de Tasman agitée, pluie et donc nuages bas ! Mais c’était quand même un super moment qui a clôturé notre aventure dans les fiords en beauté !! En plus la pluie ne s'arrêtant pas, on a eu droit au défilé des cascades en remontant au Hommer Tunel : plus de 200 dans une seule vallée !

Fiorland National Park est la plus belle chose qu’on ait vue pour l’instant, l’ambiance qui y règne, les paysages, la végétation, la faune, la pluie en font un endroit extraordinaire à visiter et où faire des randos (quand il ne fait pas trop mauvais quand même !).

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